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La Tallardiade


Préambule

Les articles sur la Tallardiade se trouvant sur ce site ont été tirés des recherches et écrits du Père Richard Duchamblo et n'ont que la seule prétention de vous présenter une partie de l'histoire de Tallard.
Ces recherches ont permis, d'une certaine manière, à mettre des points de lumière sur chaque protagoniste de la Tallardiade.
Père Richard a effectué trois grand récits ;
-- La Tallardiade, La légende
-- La Tallardiade, L'histoire Vraie.
-- La Tallardiade, l'épilogue.
Il a fait une petite biographie de Dom Reymond de Vars, mais n'a pu la mener complètement à bien , des zones d'ombre subsistant.

Les personnes intéressées par une étude plus poussée doivent s'adresser à la Société d'Etude des Hautes Alpes.

Afin de connaître l'auteur de la Tallardiade, Jean Faure dit Faure du Serre, vous trouverez également une petite biographie sans prétention mais suffisante, rédigée d'après diverses sources.

Sur le site, Les articles seront publiés sous formes d'épisodes toutes les 2 à 3 semaines. Vous serez averti par mail à chaque parution.

Notez: la conversion en texte de certain articles a été effectuée automatiquement par logiciel. Veuillez nous informer  si des erreurs se sont glissées malgré notre vigilance. Merci.
 

Biographie de Jean Faure

Jean Faure (dit Faure du Serre) nait le 24 mars 1774 à Chabotte.
Son père est un cultivateur peu fortuné, intelligent et laborieux, et destine le jeune Faure à l'état ecclésiastique.
Ainsi, le jeune Faure commence ses études chez le curé de sa paroisse dès l'âge de neuf ans, et il les continue tant bien que mal jusqu'en 1791.
La tourmente révolutionnaire dérange tout le plan du père, et le fils reste plus de trois ans dans son petit village sans faire d'autres études.
A l'âge de 18 ans, il se rend à Grenoble pour tâcher d'acquérir les connaissances nécessaires à la fonction de notaire. En arrivant dans cette ville, il se trouve fort embarrassé et non moins honteux en réalisant qu'il ne sait ni latin, ni français. En effet, les classes qu'il a suivies pendant son enfance, ne lui ont appris ni l'une ni l'autre langue. A 18 ans, il ignore encore qu'il y existait une grammaire française !!
Pendant son séjour à Grenoble, il entreprend l'étude de certaines œuvres à l'aide de ses livres classiques. Il apprend le français et surtout le latin, si bien que lorsqu'il assiste plus tard aux examens des collèges, durant sa carrière administrative, il s'y trouve à l'égal des meilleurs professeurs.
Devenu notaire dans un petit canton rural, à l'âge de 25 ans, il y passe une dizaine d'années, faisant son état et cultivant les lettres, autant qu'on peut le faire seul et presque sans livres. C'est dans les loisirs de cette époque qu'il traduit en vers le quatrième livre de l'Eneide et les douze premiers chants de la Jérusalem délivrée. Il renonçe à la seconde partie depuis qu'il est entré dans une vie plus occupée.

Dès le premier temps de son notariat, les maires du voisinage prennent l'habitude de recourir à sa plume pour les affaires administratives où ils sont quelquefois embarrassés. C'est par là qu'il fait alors son premier cours d'administration.

En 1808 une circonstance devient le point de départ d'une nouvelle carrière.
Le maire de Chabottonnes, projette de construire un canal d'arrosage, à dériver du Drac, pour l'irrigation d'une partie du territoire de sa commune. Le projet fait beaucoup de mécontents et pour finir, un rapport d'expert conclue au rejet du projet. Ce rapport est adressé au maire avec invitation de fournir sa réponse.

Le maire de Chabottonnes qui est homme d'une grande fermeté de caractère, ne peut baisser les bras mais est peu capable de soutenir par écrit la polémique.
Le maire fait appel au jeune notaire qui prend un soin particulier à rédiger la réponse en reprenant point par point le rapport de l'expert, si bien que M. Ladoucete, alors préfet du département accorde la construction du canal.
(M. Faure a écrit une notice biographique sur l'auteur du canal d'arrosage de Chabottonnes, et la Société centrale d'agriculture lui a décerné une médaille d'argent, dans sa séance du 3 mars 1823).

A partir de cette affaire, la plume du jeune notaire est connue de l'administration et en 1811 une place lui est offerte dans les bureaux de la préfecture.

En 1813, après le désastre de Russie, une loi est rendue qui ordonne la vente des biens des communes.
Les sous-préfets d'Embrun et de Briançon étant venaient faire leur visite officielle à M. Chazal,
nouveau préfet des Hautes-Alpes s'empressent de faire part de leur anxiété au sujet de la vente des terres communales.
Le nouveau Préfet trouve bon de les retenir à Gap, pour délibérer tous ensemble sur le parti à prendre. Après trois jours de réunions, il est samedi soir et le Préfet propose un expédient
Que chacun prépare pour lundi un mémoire à présenter au gouvernement .

En sortant de la réunion le sous préfet d'Embrun fait part de cette résolution à M.Faure.

Se dernier s'occupa à faire, de son coté, un mémoire qui ne lui a pas été demandé.
Le lundi matin il remet son mémoire au sous préfet d'Embrun.
Ce dernier revient annoncer à M. Faure que son travail a été trouvé excellent. En effet, M. le Préfet l'adopte en entier. Il le fait expédier tout de suite, et il obtient que les montagnes ne seront pas vendues.

Avec ce second fait de plume, la carrière de M Faure s'accélère, si bien qu'en 1815 il est nommé secrétaire général.

En 1817, il doit céder son poste au profit d'un haut fonctionnaire qui en avait besoin!!
(Par suite d'intrigues le poste est supprimé afin d'écarter l'homme. Jean Faure ressent vivement l'injustice et l'affront et se plaint ouvertement.)

Sa carrière marque un temps de repos mais il met à profit sa plume pour écrire les aventures du Chartreux de Tallard sous le titre "la Tallardiade".

Sa plume reprend un nouvel envol. En effet, il est nommé Sous Préfet de Sisteron le 21 août 1822 pour en sortir en 1830.

Cette même année, il fut proposé à la Croix d'Honneur. On la lui accorda et elle devait lui être remise dans le courant du mois de juillet.
M. Faure s'éteint avant de pouvoir ressentir les frissons de la reconnaissance.

Dans les derniers temps, Jean Faure avait repris la Tallardiade afin d'adoucir le discrédit et le ridicule qu'il avait mis dans sa première version.

La question, pourquoi Jean Faure a-t-il écrit la Tallardiade? On peut avancer deux hypothèses.

La première: C'est qu'en 1817, suite à la perte de son poste, pour ne pas mourir de faim, lui, sa femme et ses cinq enfants, il a du devenir clerc d'avoué. Pour ajouter un peu à de trop maigres ressources il a eu recours à sa plume et a vu, dans la mésaventure des Tallardiens, une source de profit non négligeable.
Son style et le rocambolesque de l'histoire ont fait que le récit a un fort retentissement.

La seconde hypothèse: C'est que Jean Faure avait une dent contre le Chartreux.. En effet, Dom Reymond de Vars était venu le solliciter pour la liquidation de sa pension ecclésiastique à titre de prêtre émigré. Or les délais étaient écoulés, et Jean Faure secrétaire d'alors lui signifiant que la demande ne pouvait plus être satisfaite. Quelque temps plus tard, il a la désagréable surprise de constater que « le saint homme de Tallard », passant par dessus sa tête, avait réussi à obtenir ce que lui, Jean Faure, lui avait refusé. Un fonctionnaire digère difficilement ces choses-là.

Nous avons là un exemple que certaines grandes histoires ont parfois une origine insignifiante telle que l'explosion de la beauté d'un feu d'artifice n'est finalement due qu'à une minuscule mais indispensable étincelle.