Le cadastre de
Tallard (1375) est l'un des plus vieux de France après celui
d'Arles (1316).
Il a été découvert par M. Jean Roman
dans les archives de la ville de Tallard en 1883. La
municipalité de Tallard l'a aussitôt fait
restaurer et relier par M. Weedling relieur parisien.
J. Roman a rédigé dans le cadastre un index
où figurent les noms et prénoms des personnes
ainsi que les noms des lieux figurant dans le cadastre. Il fut
intégré à celui-ci.
Au départ, j'ai voulu mettre
l'intégralité des photos du cadastre mais faute
de place sur le serveur vous ne trouverez que quelques photos ainsi que
l'index de Jean Roman.
Pour les personnes intéressées par une
étude, elles peuvent soit le consulter aux archives
départementales des Hautes Alpes sous la côte 3E
7266, soit se mettre en contact avec le site.
La publication est
faite en deux partie:
--- La
première libre vous trouverez:
Des photos de certaines pages du cadastre. Ces pages ont subi un
traitement informatique afin qu'elles puissent être lisibles
à l'écran.
L'index des noms de lieux que J. Roman a recopié d'une
manière lisible
--- La
seconde semi libre:
Vous permettra de
découvrir l'index des nom figurant dans le cadastre. Pour y
accéder il vous faudra une autorisation que vous recevrez
sur votre mail dès votre demande ICI (en
attente)
Remerciements:
Merci, à Anna. B pour m'avoir fait découvrir le
manuscrit ainsi que pour l'explication ci-dessous.
Merci, à Mm. Anastasia Iline Directrice des Archives
Départementales des Hautes Alpes pour son autorisation de
publication.
--- Quelques explication d'Anna B.
Les Archives Départementales des Hautes Alpes conservent un
rare cadastre du Moyen Age, “l’un des plus anciens
de France”, du territoire de la communauté de
Tallard. Ce document en latin a été
examiné et daté par des paléographes
de la Bibliothèque nationale de France et a
été relié à cette
époque sous le titre de “Cadastre de Tallard de
1375”.
Le cadastre est premièrement un document fiscal, pour mieux
répartir la charge des impôts, thème
général toujours aussi actuel de nos jours. Un
règlement du Conseil d’Etat de 1639, sur la taille
en Dauphiné (impôt qui apparaît vers
1440), indique que les nobles faisaient cadastrer leurs biens
déjà avant cette date, en Oisans,
Gapençais, Embrunais, Briançonnais, et
d’autres bailliages (sans que ses valeurs étaient
forcément inclues dans les rôles de tailles). Le
“Tableau historique du département des
Hautes-Alpes” (Paris, 1887) signale qu’aucune
seigneurie des Alpes était accablée
d’impôts plus énormes que Tallard, au
début du XVe siècle.
L’ancien cadastre de Tallard donne une
énumération de biens immeubles,
groupés par propriétaire. Il précise
pour chaque bien le type de bien (maison, vigne, pré, ...),
à quel endroit il se trouve et quels sont les noms de
propriétaires de biens voisins. A la fin de chaque
description d’un bien se trouve la valeur estimée
du bien. A la fin de chaque énumération de biens
d’une seule personne, se trouve le total de la valeur
estimée des biens cadastrés de cette personne.
Pour situer les biens, le cadastre cite par exemple des noms de portes
dans les remparts de Tallard, comme “porta bella”,
“porta cavalleria” (porte chevalerie),
“porta pontis” (porte Durance); des noms de rues,
comme “carreria suprema” (rue Souveraine),
“iter vapinci” (chemin de Gap),
“platea” (la Place); des noms de torrents, comme
“rosinas” (Rosines), “rivus
baudonis” (Baudon), ou des noms de lieu, comme
“rochesal” (Morduit),
“gravatum” (le Gravas), “podium
altum” (les Blaches).
Parmi plus de 150 personnes citées, on trouve de
très anciennes familles de Tallard, certaines ont
habité Tallard depuis au moins le XIIIe siècle et
jusqu’à nos jours.
On trouve également quelques nobles, en
général sans qualification nobiliaire, comme
Augier de Monbrand (ancien viguier de Tallard), Michel Champsaur
(chevalier de Tallard en 1369), “nobilis” Lantelme
de La Font (des seigneurs de Savine), “nobilis”
Jean Suavis (des sieurs de La Croix) et Perceval de Bardonneche (qui
prêta hommage au Dauphin vers 1345).
Il y a peu de prénoms de femme et on trouve des biens
dotales (“domus dotalis” par exemple) suivis du nom
du mari. Le cadastre donne parfois “hered“
(héritiers de) suivi d’un nom, comme
propriétaire d’un bien voisin. Une
étude plus approfondie du cadastre pourrait
révéler des liaisons familiales
cachées, bien que certaines parties du cadastre soient trop
abîmées pour être lues
Plusieurs autres cadastres anciens de Tallard existent encore, des
fragments de 1500 environ, un cadastre (“Liber
solidum”) de 1536, un de la fin du XVIe siècle et
un de 1680.
Anna B.
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